c'est comme ça quand il pleut à Tomis
sur l'âme tu ressentes des plantes de rosée
et t'as bien envie
de laisser la maison non habitée
et pour un temps
éloigné du monde
exhibitionniste de luxe
noble interlope
de vivre simplement
sans arriver à aucun but

une grande pause
loin des pensées et des faits
dans une existence
comme une immense absence

parfois c'est bien de laisser la maison non habitée
et un temps, éloigné du monde
de voir tes mots quitter leur lit
comme les inondations du printemps
dans les lieux du hasard
en essuyant les traces de la palissade

un arbre fendu
un tonnerre prolongé
un cri de mouette
de la géométrie fermée dans
la logique des sentiments du printemps
dans une existence
comme une grande absence

un petit moment étendu
au bord de la journée
dans la note
fuguée
de
la
por
tée
...
..
.

Constanța, 19 mars 2008

(d'après "la marginea zilei" (fugitã), Ioan-Mircea Popovici)


Montréal, 19 mars 2008