le temps
n’a jamais les mains tremblantes
il promène lentement son bistouri le long de nos visages
tel un criminel en série amoureux de son art
seules mes mains sont tremblantes
lorsque j’essaie de me raser
je me répète tout le temps qu’aujourd’hui je dois être plus beau
peut-être rencontrerai-je le sublime
j’enfile le même complet
que je porte depuis toute une vie mon mot à moi
je marche dans la rue en riant
peut-être me perdrai-je dans ce fourmillement
et le temps me perdra de vue
mais les gens rentrent chez eux
je reste seul face au destin
mes mains tremblent d’amour
je survis au jeu dans lequel le monde se cache
mes mains tremblent après chaque coucher du soleil
hommage à toi
qui m’as appris à vivre selon la règle
où tout se réduit à ce seul et même complet
dans lequel je nais je vis et je meurs