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by [nicam ]

2009-09-30  | [Ezt a szöveget a következ. nyelven kell olvasni francais]    | 



Tes silences ont toujours eu l’air d’un journal ni intime, ni trop sincèrement écrit. Je voudrais bien que tu excuses cette introduction maladroite, mais je n’ose point rester coite. Toucher ton visage c’est comme caresser les meubles d’une chambre où l’on est obligé de vivre sans trop exister. Ce sentiment de la perte continue, son expression timide, ces adjectifs qui refusent de capituler. Combien de rêves ont laissé leurs acariens dans ce lit, dans la chaleur de ta bouche ? Je ne dispose pas du courage de les voler. Se souvenir signifie quelque chose d’autre, quelque chose de muet.

Substitué à ton regard, le paysage d’un tapis qui n’accepte aucun pied en mouvement. En regardant la mort se fixer dans sa profondeur, je deviens l’assassin qui, lorsqu’il n’a jamais rien tué, ne quittera jamais le lieu de son crime.

Malgré cette limitation, te recomposer signifie assumer d’autres incertitudes. Par exemple, la manière dont tu construis les sons, en les arrachant aux bruits intérieurs, me trouble inlassablement. On dirait la musique d’une hésitation, on dirait une porte en papier mi-ouverte.

Des fois je m’arrête là. Tout essai de te livrer à toi-même déguisé en description te réduit à des impressions auxquelles je n’ai pas droit. Car la certitude de tes contours ne dépend pas de ma capacité de les toucher. On ne comprend rien avec les mains à l’abri des mots. Les unes comme les autres sont des couteaux sans chair à trancher. La chair reste au-delà de tout dialogue, à genoux. Elle s’efforce d'oublier les prières.

Je te conjure donc de ne pas m’écouter. Sois préoccupé des tableaux à mettre sur les murs, des esquisses à cacher sous la poitrine. Tu ne dois jamais les signer avec le même nom. Ni faire excès de pouvoir lorsque le sang résiste à tes tentatives de l’apprivoiser. L’intimité avec toi-même ne te permettra jamais de réussir. Je l’ai compris dès la première fois que j’ai choisi de ne pas me taire devant tes plaies.

Du reste, il y a les nuits. Elles auraient pu combler les trous qui nous unissent mieux que le courage résiduel de mes mots.

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