il me tarde de petits, purs et simples mots
venus d’un souvenir fort lointain...

sur un banc en bois,
parsemés ici et là de nœuds...
j’étais dans un solarium
en belle et tendre compagnie...
pigeons, moineaux et une balançoire bleue.

je regardais...
la pensée venait de nulle part
et m’emportait...

il faut, cher Monsieur,
être un arbre,
pour effleurer le toit le plus haut...
parfois étoilé,
parfois ennuagé...
et, soudain, un bon matin,
dans les gouttes de rosée,
pour effeuiller chaque rayon de soleil
en de petits et infinis arcs-en-ciel.

je ne veux que voler
entre feuille et silence
sur le chemin, caché dans le mystère,
de l’homme abandonné par la douleur,
qui cueillit dans un calice
des éclats de paix
dispersés par la lumière
sur les croix des cimetières...

cher Monsieur,
vous savez bien
que je dois être un arbre,
afin que mes fruits soient cueillis
par mon amour pour Vous,
par mon amour pour les pluies d’automne,
sans détour...