Qu'on change d’univers, les portes sont ouvertes,
Au creux de ton désir s’est infectée la perte.
Sous des airs de lacune, aux aigles saisissants,
La gueule ouverte, on danse en espérant souvent
Gober au passage les mouches de l’émoi,
En rythme et sans pudeur, mais toujours fier de soi.
C’est la fin qui subsiste, le couloir de la mort,
Qui perçoit son destin n’a que plus de remords
Pour ses actes manqués, ses lubies et ses peurs.
Tout ce monde effroyable qui guide nos coeurs
Dans les méandres d’un labyrinthe infini,
Qui serpente sans tête aux confins de la nuit.

Quelques mots qui résonnent, en écho, sans refrain ;
Désarroi et mystère face à cet Incertain.
Nous rêvons de passer l’isthme de Connaissance,
Découvrir au matin les nouvelles fragrances.
Mais qui nous trompe ainsi ? qui d’autre que nos sens ?
Laissons tomber alors les espoirs, les angoisses,
Revenons malgré nous vers notre amie la poisse.

Je suis une âme en peine, un désir éclaté,
Un souffle de dédain, un flot de cruauté
Envers moi et moi-même, la lucidité crasse.
La douleur de l’instant laissera une trace.
Quelques chimères endormies, au creux l’abysse,
Font tanguer mon esprit sur un air de délices
Et démêlent ce choix qui faisait de ma vie
Un colimaçon froid enroulé dans l’oubli.