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Des larmes et des saints, extraits
prose [ ]

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by [Emil_Cioran ]

2010-06-04  | [This text should be read in francais]    |  Submited by Guy Rancourt



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Pour le baiser coupable d’une sainte, j’accepterais la peste comme une bénédiction.

*
Serai-je un jour assez pur pour me refléter dans les larmes des saints ?

*
Au jugement dernier on ne pèsera que les larmes.

*
Seuls le paradis ou la mer pourraient me dispenser du recours à la musique.

*
La limite de chaque douleur est une douleur plus grande.

*
Seigneur, n’es-tu qu’une erreur du cœur, comme le monde est une erreur de l’esprit ?

*
Je me suis attaché aux apparences lorsque j’ai compris qu’il n’y avait d’absolu que dans le renoncement.

*
Se préoccuper de la sainteté ; combattre la maladie par la maladie. Aurai-je assez de musique en moi pour ne jamais disparaître ? Il est des adagios après lesquels on ne peut plus pourrir.

*
L’avantage de penser à Dieu c’est de pouvoir dire n’importe quoi à son sujet. Moins on lie les idées les unes aux autres, plus on a de chance de s’approcher de la vérité. Dieu profite, en somme, des périphéries de la logique.

*
« Croire » à la philosophie est signe de bonne santé. Ce qui ne l’est pas c’est se mettre à « penser ».

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Il y a des êtres sur lesquels Il ne peut se pencher sans perdre son innocence.

*
Sans Dieu tout est nuit et avec lui la lumière même devient inutile.

*
Tous les déclins sont là pour me soutenir.

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L’idée de Dieu est la plus pratique et la plus dangereuse jamais conçue. Par elle l’humanité se sauve ou se perd.
L’ « absolu » est une présence dissolvante dans le sang.

*
J’écoute le silence et ne puis étouffer sa voix : « tout est fini ». Ces mêmes paroles ont présidé au commencement du monde, puisque le silence l’a précédé…

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Tout est frivole – y compris l’Ultime. Une fois arrivé là, on a honte de toute interrogation capitale.

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Il y a dans la vie comme l’hystérie d’une fin de printemps.

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Ni assez malheureux pour être poète… ni assez indifférent pour être philosophe, je ne suis que lucide, mais assez pour être condamné.
« Je vis de ce dont les autres meurent « (Michel-Ange). Il n’y a rien d’autre à ajouter sur la solitude…

*
Le monde n’est qu’un prétexte. Nous avons besoin de penser à quelque chose – et nous l’avons choisi comme matière à réflexion. Aussi, la pensée ne manque-t-elle pas une occasion de le détruire.

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Le dernier mot de toute religion : « la vie » comme une perte d’âme.

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Tout ce qui en moi aspire à la vie exige que je renonce à Dieu.

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Pardonnerai-je jamais à la terre de m’avoir compté parmi les siens à titre d’intrus seulement ?

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Le Paradis gémit au fond de la conscience, tandis que la mémoire pleure. Et c’est ainsi qu’on songe au sens métaphysique des larmes et à la vie comme le déroulement d’un regret.

(E. M. Cioran, Des larmes et des saints, 1937)

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