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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2008-08-12
| [This text should be read in francais] Invitation en Hollande « Mon enfant, ma soeur, Songe Ă la douceur D’aller lĂ -bas vivre ensemble..... LĂ , tout n’est qu’ordre et beautĂ©, Luxe, calme et voluptĂ©. » Charles Baudelaire - Invitation au voyage Je marchais silencieuse Ă cĂ´tĂ© de lui, Le regardant de temps en temps. Il portait ses habits modestes de tous les jours, Ă©tant coiffĂ© de son chapeau de paille. Un petit baluchon, rond et noir pendait au bout d’un bâton appuyĂ© sur son Ă©paule droite. Il m’avait invitĂ© Ă l’accompagner en Hollande et j’avais acceptĂ© de bon coeur. La route lisse et calme s’étendait devant nous, se perdant Ă l’horizon. Soudain, je le vis s’arrêter. Il me montra Ă sa gauche un petit sentier qui se formait de la route principale et qui descendait et conduisait vers le couchant. Un magnifique soleil, entourĂ© d’une aurĂ©ole de clartĂ© envoyait ses derniers rayons avant de se coucher. Et j’entendis sa voix sonore qui me dit: “Je dois m’engager sur ce chemin, mais toi, tu iras en Hollande!” Je ne lui dis rien et il se mit Ă descendre lentement, le long du sentier qui se perdait au loin. Je le vis s’évanouir doucement, enveloppĂ© par les derniers rayons de l’astre….... Je me remis en marche, suivant toute seule ma route vers la Hollande. Après quelque temps, je vis se dresser devant moi un bâtiment solide, entourĂ© en bas de tulipes rouges. Je m’arrêtai court, en me disant: “VoilĂ , je suis enfin arrivĂ©e en Hollande, le pays des tulipes.” Et comme je pensais Ă cela, je vis surgir Ă cĂ´tĂ© de moi un petit lit blanc où se trouvait un bĂ©bĂ© enveloppĂ© de langes blanches dont je ne rĂ©ussis pas Ă distinguer la figure. Une dame imposante, habillĂ©e de noir, le visage couvert d’une voilette noire, vint Ă mon encontre, m’offrant quatre oeillets blancs. Je ne distinguai pas sa figure cachĂ©e sous la voilette mais je fus charmĂ©e par son allure, son Ă©lĂ©gance et sa majesté….. A ce moment, je me rĂ©veillai brusquement.... Je regardai tout ahurie autour de moi. Je me trouvais dans mon lit, plongĂ©e dans l’obscuritĂ© de la nuit. Il me fallut quelque temps pour recouvrer mes sens et me rendre compte que j’avais fait un rêve très bizarre. Je le revis dns mon esprit, essayant d’en comprendre les symboles. Le chemin que j’avais suivi n’était autre que celui qui menait Ă Bucarest. Il est orientĂ© vers le Levant. Or dans mon rêve, j’avais clairement vu D. descendre et se diriger vers le Couchant. Le bâtiment qui s’était dressĂ© devant moi Ă©tait celui qu’on appelait « Casa Scânteii » et il marquait l’entrĂ©e dans la capitale. En rĂ©alitĂ©, il est orientĂ© Ă droite. Mais ce qui m’intrigua et me sembla très Ă©trange fut ce petit lit blanc avec un bĂ©bĂ© dedans et cette dame en noir, si mystĂ©rieuse, si distinguĂ©. Et puis, ces quatre oeillets blancs. Si j’étais arrivĂ©e en Hollande, pourquoi ne m’avait-elle pas donnĂ© des tulipes? Pourquoi des oeillets blancs et pourquoi quatre ? Je revins Ă mon rève qui me transmettait quelque chose d’effrayant. Il m’annonçait le prochain dĂ©part de D. vers l’au-delĂ , son coucher. D. avait Ă©tĂ© mon Soleil, il m’avait Ă©clairĂ©e de ses derniers rayons. Je ne pouvais pas revenir Ă moi, j’étais encore sous l’influence du rêve. J’essayai de comprendre les symboles de ce chemin vers la Hollande, de cette invitation bizarre que D. m’avait faite. Pourquoi avait-il renoncĂ© Ă mi-chemin, me conseillant de le suivre toute seule ? Ce rêve reprĂ©sentait-il le dĂ©sir secret de D. de m’offrir un voyage en Hollande ? Je me rappelai le plaisir particulier qu’il prenait Ă Ă©couter ma voix. Je lui lisais souvent des poĂ©sies en français et mon choix s’arrêtait toujours sur Baudelaire, mon poète prĂ©fĂ©rĂ©. D. se tenait assis dans mon grand fauteuil, la tête un peu penchĂ©e sur la poitrine et il me donnait l’impression de s’assoupir. En rĂ©alitĂ©, il m’écoutait avec attention. Il me disait souvent que ma voix lui crĂ©ait des voluptĂ©s indicibles et qu’elle le transportait par sa musicalitĂ© dans un pays lointain, plein de merveilles et de mirages.... Un jour, je lui avais lu ce merveilleux poème de Baudelaire, d’une musicalitĂ© exquise où le poète invite sa soeur d’élection Ă l’accompagner dans un pays qui lui ressemble parfaitement. Un pays mystĂ©rieux, “aux ciels brouillĂ©s”, aux soleils se couchant dans la gloire, un pays où la beautĂ©, le calme, le luxe et la voluptĂ© règnent partout. Et ce pays n’est autre que la Hollande, cette Venise du nord. Je me rappelai aussi que ma voix changeait complètement quand je lui lisais. Elle devenait chaude, tendre, Ă inflexions mystĂ©rieuses, vibrante d’émotion. J’avais attrapĂ© inconsciemment D. dans mes rets, je l’avais fait rêver Ă ce pays, Ă ces couchers de soleil, baignĂ©s d’hyacinthe et d’or. Tout cela s’était profondĂ©ment imprimĂ© dans son subconscient. Peut-être ce poème correspondait-il aussi Ă son rêve le plus cher, son âme aspirait Ă un endroit où il puisse aimer Ă loisir Ă un intĂ©rieur où règnent les correspondances entre sons, parfums et couleurs. Peut-être avait-il perçu dans ma voix ce même dĂ©sir d’y aller un jour. Et comme il n’avait pas rĂ©ussi Ă m’offrir rĂ©ellement cet endroit idĂ©al, il avait voulu m’en faire don dans un rêve. Ce rêve avait pour moi quelque chose d’initiatique. D. m’avait conduite dans un autre monde, par un voyage imaginaire et il m’avait transmis ses dĂ©sirs les plus cachĂ©s.... Si D. se prĂ©parait Ă faire son dernier voyage,il avait voulu me transmettre son plus grand dĂ©sir par un rêve qui contenait des Ă©lĂ©ments visionnaires. Il voulait que sa mort prenne l’aspect d’un magnifique coucher de soleil, et que je l’accompagne sur ce chemin vers l’au-delĂ . Mais il voulait me transmettre aussi une autre chose. Je tressaillis, en me rappelant parfaitement que le soleil de mon rêve se couchait vers le levant. S’agissait-il d’une mort apparente, symbolique, initiatique? D. s’en allait pour revenir, pour renaĂ®tre un jour? Je pensai aussi Ă ce baluchon rond et noir qu’il portait sur l’épaule. Qu’est-ce qu’il voulait emporter avec lui? Si j’avais rĂ©ussi Ă dĂ©chiffrer un peu mon rêve jusqu’ici, je ne parvenais pas Ă comprendre la suite: ce petit lit et les quatre oeillets blancs. Tout cela me dĂ©passait, je ne pouvais en trouver les sens cachĂ©s. Quant Ă la dame en noir, elle ne pouvait être que la Mort. En dĂ©pit de son apparente clartĂ©, le rêve renfermait des symboles auxquels je n’avais pas encore accès. S’il m’annonçait un Ă©vĂ©nement futur, j’allais un jour voir sa rĂ©alisation. J’abandonnai mes rĂ©flexions et je me demandai si je devais rĂ©vĂ©ler ce rêve Ă D. Nous avions souvent abordĂ© le thème de la mort et j’avais vu qu’il en Ă©tait effrayĂ©. Si j’allais lui raconter ce rêve, je pouvais lui provoquer un grand chagrin. Je dĂ©cidai de garder le secret pour moi et de le tenir cachĂ© dans mon coeur. J'essayai de me rendormir, mais le rêve avait chassĂ© mon sommeil. Je venais de m’engager dans un long voyage initiatiatique. Toutes sortes de mots se mirent Ă danser dans mon esprit: “Nous sommes faits de la même matière que les rêves et notre petite vie est entourĂ©e de sommeil”. “La vie est songe”, « Le rêve est une autre vie. » Dormir, mourir, rêver.... Je m’endormis enfin vers le matin, ensevelie et bercĂ©e par ces mots. Ma vie s’était entourĂ©e de sommeil et de rêves.........
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