agonia
english

v3
 

Agonia.Net | Policy | Mission Contact | Participate
poezii poezii poezii poezii poezii
poezii
armana Poezii, Poezie deutsch Poezii, Poezie english Poezii, Poezie espanol Poezii, Poezie francais Poezii, Poezie italiano Poezii, Poezie japanese Poezii, Poezie portugues Poezii, Poezie romana Poezii, Poezie russkaia Poezii, Poezie

Article Communities Contest Essay Multimedia Personals Poetry Press Prose _QUOTE Screenplay Special

Poezii Românesti - Romanian Poetry

poezii


 
Texts by the same author


Translations of this text
0

 Members comments


print e-mail
Views: 2636 .



LE REVE EST UNE AUTRE VIE
prose [ ]
Fragment de roman

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
by [Nadja ]

2008-08-12  | [This text should be read in francais]  

Literary Translation - Translations of classic and original poetry and other materialsThis text is a follow-up  | 




Invitation en Hollande


« Mon enfant, ma soeur,
Songe Ă  la douceur
D’aller là-bas vivre ensemble.....

Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté. »

Charles Baudelaire - Invitation au voyage

Je marchais silencieuse à côté de lui,
Le regardant de temps en temps.
Il portait ses habits modestes de tous les jours,
étant coiffé de son chapeau de paille.
Un petit baluchon, rond et noir pendait au bout d’un bâton appuyé sur son épaule droite.
Il m’avait invité à l’accompagner en Hollande
et j’avais accepté de bon coeur.
La route lisse et calme s’étendait devant nous,
se perdant à l’horizon.
Soudain, je le vis s’arrêter.
Il me montra Ă  sa gauche un petit sentier qui se formait de la route principale et qui descendait et conduisait vers le couchant.
Un magnifique soleil, entouré d’une auréole de clarté envoyait ses derniers rayons avant de se coucher.
Et j’entendis sa voix sonore qui me dit:
“Je dois m’engager sur ce chemin, mais toi, tu iras en Hollande!”
Je ne lui dis rien et il se mit Ă  descendre lentement,
le long du sentier qui se perdait au loin.
Je le vis s’évanouir doucement, enveloppé par les derniers rayons de l’astre…....
Je me remis en marche,
suivant toute seule ma route vers la Hollande.
Après quelque temps, je vis se dresser devant moi
un bâtiment solide, entouré en bas de tulipes rouges.
Je m’arrêtai court, en me disant:
“Voilà, je suis enfin arrivée en Hollande, le pays des tulipes.”
Et comme je pensais Ă  cela, je vis surgir Ă  cĂ´tĂ© de moi un petit lit blanc où se trouvait un bĂ©bĂ© enveloppĂ© de langes blanches dont je ne rĂ©ussis pas Ă  distinguer la figure.
Une dame imposante, habillée de noir, le visage couvert d’une voilette noire, vint à mon encontre,
m’offrant quatre oeillets blancs.
Je ne distinguai pas sa figure cachée sous la voilette mais je fus charmée par son allure, son élégance et sa majesté…..
A ce moment, je me réveillai brusquement....
Je regardai tout ahurie autour de moi.
Je me trouvais dans mon lit,
plongée dans l’obscurité de la nuit.
Il me fallut quelque temps pour recouvrer mes sens
et me rendre compte que j’avais fait un rêve très bizarre.
Je le revis dns mon esprit, essayant d’en comprendre les symboles.
Le chemin que j’avais suivi n’était autre que celui qui menait à Bucarest.
Il est orientĂ© vers le Levant. Or dans mon rêve, j’avais clairement vu D. descendre et se diriger vers le Couchant.
Le bâtiment qui s’était dressé devant moi était celui qu’on appelait « Casa Scânteii » et il marquait l’entrée dans la capitale. En réalité, il est orienté à droite.
Mais ce qui m’intrigua et me sembla très Ă©trange fut ce petit lit blanc avec un bĂ©bĂ© dedans et cette dame en noir, si mystĂ©rieuse, si distinguĂ©. Et puis, ces quatre oeillets blancs. Si j’étais arrivĂ©e en Hollande, pourquoi ne m’avait-elle pas donnĂ© des tulipes? Pourquoi des oeillets blancs et pourquoi quatre ?
Je revins Ă  mon rève qui me transmettait quelque chose d’effrayant. Il m’annonçait le prochain dĂ©part de D. vers l’au-delĂ , son coucher.
D. avait été mon Soleil, il m’avait éclairée de ses derniers rayons.
Je ne pouvais pas revenir Ă  moi, j’étais encore sous l’influence du rêve.
J’essayai de comprendre les symboles de ce chemin vers la Hollande, de cette invitation bizarre que D. m’avait faite.
Pourquoi avait-il renoncé à mi-chemin, me conseillant de le suivre toute seule ?
Ce rêve reprĂ©sentait-il le dĂ©sir secret de D. de m’offrir un voyage en Hollande ?
Je me rappelai le plaisir particulier qu’il prenait Ă  Ă©couter ma voix. Je lui lisais souvent des poĂ©sies en français et mon choix s’arrêtait toujours sur Baudelaire, mon poète prĂ©fĂ©rĂ©.
D. se tenait assis dans mon grand fauteuil, la tête un peu penchĂ©e sur la poitrine et il me donnait l’impression de s’assoupir. En rĂ©alitĂ©, il m’écoutait avec attention.
Il me disait souvent que ma voix lui créait des voluptés indicibles et qu’elle le transportait par sa musicalité dans un pays lointain, plein de merveilles et de mirages....
Un jour, je lui avais lu ce merveilleux poème de Baudelaire,
d’une musicalitĂ© exquise où le poète invite sa soeur d’élection
à l’accompagner dans un pays qui lui ressemble parfaitement.
Un pays mystérieux, “aux ciels brouillés”,
aux soleils se couchant dans la gloire,
un pays où la beautĂ©, le calme, le luxe et la voluptĂ© règnent partout.
Et ce pays n’est autre que la Hollande, cette Venise du nord.
Je me rappelai aussi que ma voix changeait complètement
quand je lui lisais. Elle devenait chaude, tendre,
à inflexions mystérieuses, vibrante d’émotion.
J’avais attrapĂ© inconsciemment D. dans mes rets, je l’avais fait rêver Ă  ce pays, Ă  ces couchers de soleil,
baignés d’hyacinthe et d’or.
Tout cela s’était profondément imprimé dans son subconscient.
Peut-être ce poème correspondait-il aussi Ă  son rêve le plus cher,
son âme aspirait Ă  un endroit où il puisse aimer Ă  loisir Ă  un intĂ©rieur où règnent les correspondances entre sons, parfums et couleurs.
Peut-être avait-il perçu dans ma voix ce même dĂ©sir d’y aller un jour.
Et comme il n’avait pas rĂ©ussi Ă  m’offrir rĂ©ellement cet endroit idĂ©al, il avait voulu m’en faire don dans un rêve.
Ce rêve avait pour moi quelque chose d’initiatique.
D. m’avait conduite dans un autre monde, par un voyage imaginaire et il m’avait transmis ses désirs les plus cachés....
Si D. se prĂ©parait Ă  faire son dernier voyage,il avait voulu me transmettre son plus grand dĂ©sir par un rêve qui contenait des Ă©lĂ©ments visionnaires.
Il voulait que sa mort prenne l’aspect d’un magnifique coucher de soleil, et que je l’accompagne sur ce chemin vers l’au-delà.
Mais il voulait me transmettre aussi une autre chose.
Je tressaillis, en me rappelant parfaitement que le soleil de mon rêve se couchait vers le levant.
S’agissait-il d’une mort apparente, symbolique, initiatique?
D. s’en allait pour revenir, pour renaître un jour?
Je pensai aussi à ce baluchon rond et noir qu’il portait sur l’épaule.
Qu’est-ce qu’il voulait emporter avec lui?
Si j’avais rĂ©ussi Ă  dĂ©chiffrer un peu mon rêve jusqu’ici, je ne parvenais pas Ă  comprendre la suite: ce petit lit et les quatre oeillets blancs.
Tout cela me dépassait, je ne pouvais en trouver les sens cachés.
Quant Ă  la dame en noir, elle ne pouvait être que la Mort.
En dĂ©pit de son apparente clartĂ©, le rêve renfermait des symboles auxquels je n’avais pas encore accès.
S’il m’annonçait un événement futur, j’allais un jour voir sa réalisation.
J’abandonnai mes rĂ©flexions et je me demandai si je devais rĂ©vĂ©ler ce rêve Ă  D.
Nous avions souvent abordĂ© le thème de la mort et j’avais vu qu’il en Ă©tait effrayĂ©.
Si j’allais lui raconter ce rêve, je pouvais lui provoquer un grand chagrin.
Je décidai de garder le secret pour moi et de le tenir caché dans mon coeur.
J'essayai de me rendormir, mais le rêve avait chassĂ© mon sommeil.
Je venais de m’engager dans un long voyage initiatiatique.
Toutes sortes de mots se mirent Ă  danser dans mon esprit:
“Nous sommes faits de la même matière que les rêves et notre petite vie est entourĂ©e de sommeil”. “La vie est songe”, « Le rêve est une autre vie. »
Dormir, mourir, rêver....
Je m’endormis enfin vers le matin, ensevelie et bercée par ces mots.
Ma vie s’était entourĂ©e de sommeil et de rêves.........







.  | index








 
shim Home of Literature, Poetry and Culture. Write and enjoy articles, essays, prose, classic poetry and contests. shim
shim
poezii  Search  Agonia.Net  

Reproduction of any materials without our permission is strictly prohibited.
Copyright 1999-2003. Agonia.Net

E-mail | Privacy and publication policy

Top Site-uri Cultura - Join the Cultural Topsites!