un jour se lève à l'horizon cosmique

deux corps astraux voguent enlancés
parmi les galaxies
puis lentement se délient
dans le rayonnement noir
des étoiles éteintes

nos doigts s'effilent jusqu'à la transparence
la transparence se dénoue
nos cils tracent des sillons infinis
se courbent avec les ondes jusqu'à la rupture
les lignes de nos mains forment des angles stellaires
se desserrent parmi les étoiles improbables
des frissons diffractés en lente dérive
se raréfient jusqu'à la dispersion
les sens se propagent étirent les signes
effacent les traces de ce qui reste de lumière
des sons inouïs se détendent dans l'immensité
s'engouffrent dans l'insonore
les échos se diluent parmi les années-lumière
le temps n'est pas de cet espace

soudain dans la résonance rêvée
les fils glacés de l'éloignement se cassent
les corps se retrouvent en abyssale harmonie
nouveau rapprochement dans l'un

un jour se lève à l'horizon cosmique