À la manière de Nelligan et du poème Le vaisseau d'or

Ce fut un vieux rafiot taillé dans un immense chêne boréal
Sa voile frôlait les nimbus noirs, sur le grand Saint-Laurent;
Sa coque fragile, peau délicate, fine pellicule
Luisait au soleil couchant, sa silhouette nue.

Mais une nuit de grande Noirceur un récif sournois
Se pointa dans l’Estuaire où erraient Baleines et autres Monstres marins
Et le choc violent fit voler en mille éclats
Le frêle esquif qui coula à pic au fond des eaux glaciales.

Ce fut un Rafiot Doré, dont les côtés usés et troués
Montraient d’inquiétantes failles que seuls des yeux aiguisés,
Fragilité, Vulnérabilité et Insouciance, scellaient son triste sort.

Qu’est devenu ce téméraire Capitaine dans cette nuit tragique ?
Que reste-t-il de son odyssée insensée dans un rafiot coulé ?
Hélas ! Il se volatilisa au fond des mers jusqu’à la tombe d’Annabel Lee !