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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2011-01-02 | [This text should be read in francais] |
Il y a une véritable exaltation chez celui qui pleure. Les larmes: mutilation de la douleur, chair de la souffrance, sueur des regards tremblants. Les larmes. Joli gemme dont on ressent l’orgueil du créateur aussi bien que le drame de la créature, les larmes intoxiquent la vie et libèrent l’âme. Les larmes comme impudicité de l’intérieur, d’un dedans qui se découvre et se décrit. Les larmes comme humectage d’un soi dévergondé qui se montre larvaire, farouche, ouvert, qui s’écoule devant nos yeux, qui se montre en nous échappant. Malice des larmes. Démoniaque du pleure. Avez-vous déjà entendu parler d'anges qui pleurent ? Au-delà de toutes les larmes se dérobe toujours un ricanement narquois. Ce n’est que le diabolique qui pleure, qui déplore sa chute et sa condition, et par là , le souvenir de son passé. Il n’y a que le démon qui a un temps et une histoire. A l’entrée dans la vie nous sommes censés nous consumer en démons. Les larmes sont le premier signe de cette consommation, de cet animal infernal qu’est l’homme et qui à chaque instant se ronge les chairs de souvenirs et de regrets. Toute larme n’est qu’un soupir de l’enfer.
Dissimulation des larmes, apparence de la souffrance. La souffrance n’est qu’une mise en scène, n’est qu’un laisser-voir de la douleur. Les larmes ne sont que le chant d’un chœur antique : grandioses, graves, émouvantes et dignes, elles finissent toujours ratatinées sur elles-mêmes, sur leur propre poussière. L’auteur les regarde jusqu’à la fin et leur rend son hommage. Acte du pleure, magnifique acte, superbe artifice. Le courroux du jeu qui touche à la primauté expérimentale du vécu. Incapacité humaine de souffrir originellement sans l’immiscence du théâtre inconscient, sans se porter en personnage dramatique. Le ressentiment du regret infernal. Impossibilité de s’éprouver soi-même dans l’humilité. Désespérant par manque d’être, on désespère en assistant à notre propre oubli. Superficialité de la tristesse, ridicule du tragique. Impossibilité d’être ému, impossibilité d’aimer authentiquement, incapacité d’être avec l’autre et pour l’autre. Indissoluble pesanteur de la solitude. Le crépuscule du moi, en moi.
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