Un jour d’automne, attendri,
Tu as baisé un doux bouton de rose,
Entre mes seins enfoui.
Et ravi de son parfum divin,
Tu as frémi, saisi d’une douce volupté.
Tu l’as cueilli pieusement, en le mettant
Sur ton coeur épanoui par sa splendide beauté.
O, tendre amoureux!
Comment pouvais-tu soupçonner
Son triste secret silencieux?
Car sous la douce fleur,
Une longue épine se cachait.
Elle a percé ton coeur si pur,
En enfonçant profondément
Sa fine aiguille d’azur.
Ce jour d’automne, attendri,
Tu as cueilli la rose de ta vie.
Et son épine blottie sous le bouton
S’enfonce chaque nuit,
Quand ton coeur vibre et frémit
D’amour inassouvi.