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La mort du petit mousse
prose [ ]
Récit

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by [gui ]

2015-11-06  | [This text should be read in francais]    | 




-Partir ? Pourquoi pars-tu Will, mon fils chéri ?
-Je veux aller voir le vaste monde ! Je veux visiter ma mère toutes les mers et les ocĂ©ans de la Terre !
Dernières images : une maman qui pleure sur les quais du vieux port de Cork et un ado d’à peine seize ans qui balance sa main droite en guise d’au revoir.
« Mère je t’aime ! Mers je t’adore ! » se disait intĂ©rieurement le jeune mousse si fier et friand d’aventures et de voyages.

Une traversĂ©e de l’Atlantique presque sans histoire. L’AmĂ©rique qui se pointe et le golfe du Saint-Laurent qui dĂ©roule son long tapis de moutons blancs. Quelques ennuis à la hauteur du Pic Champlain non loin de Rimouski. Le capitaine Keighan dĂ©cide de jeter l’ancre à Saint-Fabien-sur-Mer dans l’Anse-à-Mercier. Une manœuvre de routine et l’ado irlandais est en haut de l’hune. Soudain, un moment de distraction. Le jeune mousse regarde un balbuzard qui tournoie au-dessus de sa tête et oups, son pied gauche glisse dans le vide.
« Maaaman ! » hurle-t-il en chutant dans le nĂ©ant.
L’aigle pêcheur, au même moment, fonce dans l’eau et saisit sa proie l’emportant vers sa nichĂ©e sur le Pic Champlain.
William est Ă©tendu sur le pont du navire la tête ensanglantĂ©e et le cou fracturĂ©.
« Gaddam ! He’s dead ! » jure le second.
Panique chez quelques matelots qui s’agitent et pleurnichent. La voix forte du capitaine semonce ses ordres : « Tout le monde à terre ! Will reposera sur le rivage. »
Surprise chez les villageois de l’arrivĂ©e de l’Ă©quipage. On s’informe, et rapidement on saisit l’ampleur du drame. Une paysanne crie en pleurant : « Mon doux Seigneur, le jeune homme est mort ! »
On creuse une fosse sur la rive du fleuve. Un fermier confectionne une tombe rudimentaire de planches en pin blanc et une croix. On enterre dans la même journĂ©e le jeune Irlandais et avant de regagner son navire, le capitaine grave avec son canif cet Ă©criteau sur la croix blanche : « WILLIAM HAYES, 1858-1874, XVI, CORK, IRLANDE »

Une vieille dame, Madame Belzile, m’a racontĂ© un jour qu’au-dessus de la tombe poussa un peuplier faux-tremble et lorsqu’il fût assez haut, les oiseaux de mer l’adoptèrent comme point de repos et belvĂ©dère. Beaucoup plus tard, on a même vu un couple de balbuzards y faire leur nid. Un autre vieillard du coin, Monsieur Michaud se demande toujours avec suspicion si c’Ă©tait le même balbuzard qui avait causĂ© la perte du jeune mousse…Nul ne le sait et ne le saura jamais. Au siècle suivant, les progrès de la civilisation obligent, on dut refaire l’Ă©troit sentier en route carrossable pour les automobiles. Bien sûr, on coupa le vieil arbre et dĂ©plaça la sĂ©pulture un peu en retrait sur le terrain privĂ© d’un rĂ©sidant de l’endroit. Aujourd’hui, si vous visitez un jour le Parc du Bic, secteur Saint-Fabien et que vous filez sur la Route de la Mer, cĂ´tĂ© ouest, vous pouvez encore apercevoir le petit enclos où repose le corps du jeune Irlandais William Hayes. Certes, l’Ă©criteau sur la croix blanche n’est plus celui gravĂ© jadis par le capitaine Keighan, mais le message est identique. Des fleurs recouvrent le mini-cimetière et des gens viennent s’y recueillir, rĂ©citer des prières et implorer ses mânes afin qu’elles exaucent leurs dolĂ©ances et requêtes.
-Dors petit mousse. Ton corps gĂ®t, peut-être, ici en terres Ă©trangères, mais ton âme erre depuis belle lurette autour du vieux port de Cork en Irlande.

(À la mĂ©moire de William Hayes, dĂ©cĂ©dĂ© à Saint-Fabien-sur-Mer à l’âge de seize ans en 1874)

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