agonia
english

v3
 

Agonia.Net | Policy | Mission Contact | Participate
poezii poezii poezii poezii poezii
poezii
armana Poezii, Poezie deutsch Poezii, Poezie english Poezii, Poezie espanol Poezii, Poezie francais Poezii, Poezie italiano Poezii, Poezie japanese Poezii, Poezie portugues Poezii, Poezie romana Poezii, Poezie russkaia Poezii, Poezie

Article Communities Contest Essay Multimedia Personals Poetry Press Prose _QUOTE Screenplay Special

Poezii Rom�nesti - Romanian Poetry

poezii


 
Texts by the same author


Translations of this text
0

 Members comments


print e-mail
Views: 1604 .



La sentinelle du garde-fou
prose [ ]

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
by [Célé ]

2019-02-24  | [This text should be read in francais]    | 



L’enfant se serre contre le garde-fou pour ne pas provoquer les griffes des chats sauvages épinglées à la boutonnière des cavaliers qui passent. Les sabots des chevaux tambourinent sur la terre compactée avec le grognement menaçant des chats sauvages.
Derrière l’enfant, au trot des chevaux, les chats sauvages de la Guardia Civil se frisent la moustache.

L’enfant se bouche les oreilles et ouvre les yeux.
Sous ses pieds, un pré qui boit l’eau du lavoir, le lavoir, l’eau de la rivière.
Les gens du voyage font une pause dans le pré.

Dans le pré, le bruit des sabots s’est tu. Maintenant les chevaux piétinent l’herbe, mais pas seulement… Dans le verre des églises, les bouts de verre des vitraux cassés dont le moindre effleurement blesse profondément le printemps. Dans ces verres-là, le vert des uniformes ressemble au vert-de-gris sur l’anneau de la pauvreté, les arbres, à des matraques qui tombent comme des feuilles mortes pour le printemps des agonisants.

Les herbes se couchent pour absorber les cris de douleur.

L’enfant aux oreilles bouchées devient l’aveugle de la sentinelle du garde-fou.
Les cris s’étouffent avec le sébum de ses oreilles.
La crépine d’un œil, avec la rétine de l’autre, noue la cataracte derrière les persiennes de ses yeux clos.
De silence et d’obscurité, il vit la seconde qui passe, en apnée. Il laisse l’air lentement s’infiltrer dans ses oreilles.
Quand il ouvre les yeux, le vert des uniformes a disparu, seules subsistent les herbes battues à mort…

ET LEURS TRACES…

Les traces qui semblent, dans l’eau de la rivière, voler du coquelicot sa robe écarlate pour boire avec une tache de vin un verre de liberté.
Sont-ce des corps allongés ou les ombres du soir ? Dans le lavoir, les coquelicots se déshabillent.
Ils lavent leur chagrin.
La crépine d’un œil, avec la rétine de l’autre, noue la cataracte derrière les persiennes de ses yeux clos.
De silence et d’obscurité, il vit la seconde qui passe, en apnée. Il laisse l’air lentement s’infiltrer dans ses oreilles.
Quand il ouvre les yeux, le vert des uniformes a disparu, seules subsistent les herbes battues à mort…

ET LEURS TRACES…

Les traces qui semblent, dans l’eau de la rivière, voler du coquelicot sa robe écarlate pour boire avec une tache de vin un verre de liberté.

Sont-ce des corps allongés ou les ombres du soir ?

Dans le lavoir, les coquelicots se déshabillent.
Ils lavent leur chagrin.

.  |








 
shim Home of Literature, Poetry and Culture. Write and enjoy articles, essays, prose, classic poetry and contests. shim
shim
poezii  Search  Agonia.Net  

Reproduction of any materials without our permission is strictly prohibited.
Copyright 1999-2003. Agonia.Net

E-mail | Privacy and publication policy

Top Site-uri Cultura - Join the Cultural Topsites!