-Mon cher Montaigne,
si tu savais comme tu m'es consolation et inspiration !
Lu pour la première fois dans ma jeune trentaine,
relu dans ma quarantaine et depuis ce temps,
il me semble que tu me tiens compagnie
comme un frère en mes périodes de doutes et de découragement
face à notre humanité qui agonise et se défait petit à petit.
Tu me susurres à l'oreille :
-"C'est chose tendre que la vie,
et aisée à troubler."
-Et comme tu as raison, mon cher ami, lui ai-je répondu.
Je me rappelle qu'un jour tu m'avais dit :
-"N'oublie pas, Poète, que le vrai miroir de nos discours
est le cours de nos vies."
-Oui, ma vie, qu'est-ce que j'en ai fait ?
Que sont donc devenus mes rêves d'antan ?
Où vais-je de ce pas incertain sinon vers le crématorium ?
Que va-t-on retenir de ma venue au monde ?
Toi mon cher ami, tu as su accéder à l'immortalité
et on lit encore tes Essais écrits il y a plus de cinq siècles !
-"Poète, ne te chagrine pas autant pour ces peccadilles,
sache que je n'écrivais mes pensées que pour moi-même
et non pas pour y être lues pour les mille ans à venir !"
-Merci Montaigne, mon ami et mon frère.
J'essaierai de m'en rappeler quand seul dans ma tour
la solitude et la désespérance envahiront mon âme.